Wadih Ghattas reçoit la médaille de bronze du CNRS

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Recruté en 2016 à l’Institut de Chimie Moléculaire et des Matériaux d’Orsay (UMR 8182), Wadih Ghattas travaille à la conception, la construction, la caractérisation et l’étude de l’activité catalytique de la première métalloenzyme artificielle in vivo, un domaine de recherche où des protéines sont détournées de leur fonction primaire pour en faire des catalyseurs de réaction abiologiques. Ce concept de métalloenzymes artificielles avec la dimension supplémentaire de l’« in vivo » est nouveau dans le domaine de la chimie bioinorganique et très peu de laboratoires dans le monde s’y intéressent.

Wadih Ghattas s’attache plus particulièrement à des Diels-aldérases artificielles et développe en parallèle des projets à application théranostique via la préparation de nouveaux conjugués entre ligands de récepteurs membranaires et unité catalytique, afin d’activer des sondes d’imagerie ou encore induire la formation d’un principe actif à partir d’une prodrogue. 

Ses travaux ont fait l’objet de deux articles dans le journal du CNRS et 27 articles ont déjà été publiés dans d’excellents journaux (JACS, Angew Chem, ACS Omega, ChemBioChem…). Porteur d’une ANR, il a développé un réseau solide de collaborations et est en émergence au niveau international, ses projets innovants étant particulièrement prometteurs.

Très jeune, j’étais attiré par toutes les sciences exactes et je n’arrivais pas à choisir une seule discipline de spécialisation. Mes choix d’orientation vers la chimie physique, puis la chimie bio-inorganique, ont certainement été guidés par la multidisciplinarité de ces domaines. Depuis mon recrutement, je travaille sur une approche biomimétique des métalloenzymes naturelles, des enzymes dont la structure protéique est associée à des ions métalliques. Je prépare des complexes métalliques ayant des propriétés catalytiques qui n’existent pas dans la nature et je les insère dans des protéines pour créer des métalloenzymes artificielles. Plus récemment, j’ai travaillé à introduire ces enzymes dans une cellule vivante pour la doter de propriétés catalytiques artificielles. Ces dernières sont un outil d’avenir de thérapie et de diagnostic.